C’est le pari lancé par Michelin, IFPEN et Axens en 2012. Les trois partenaires ont patiemment développé un nouveau procédé de production de caoutchouc butadiène à partir de bioéthanol. 12 ans plus tard, ils inaugurent enfin BioButterfly, le premier démonstrateur à Bassens, en Nouvelle-Aquitaine (33) !
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Un projet de longue haleine
Le projet BioButterfly a été déposé en 2011 lors de l’Appel à Manifestation d’Intérêt (AMI) Chimie du végétal de l’ADEME. Michelin, IFPEN et Axens proposent alors une solution originale : produire du butadiène biosourcé à partir de la fermentation de la biomasse végétale. Le butadiène est un réactif chimique actuellement issu de matière première fossile, qui est utilisé dans la fabrication des caoutchoucs synthétiques (comme les pneus). Or, Michelin s’est engagé à proposer des pneus 100% biosourcés ou recyclés à l’horizon 2050 : il est donc urgent d’accélérer les travaux sur le sujet… Le projet est validé et BioButterfly bénéficie d’un investissement global de plus de 80 millions d’euros, dont 14,7 millions provenant de l’ADEME. Les partenaires se mettent au travail et leur ténacité paie : en 2024, le premier démonstrateur industriel ouvre ses portes sur le site Michelin de Bassens.
A quoi sert le butadiène aujourd’hui ?
du butadiène est utilisé pour fabriquer des pneus
sert à la production de vernis, résines, plastiques et nylon
2024, année de bascule
BioButterfly marque une étape importante dans le développement d’une filière industrielle de caoutchouc synthétique biosourcé. Le démonstrateur doit valider la chaîne complète de fabrication de butadiène biosourcé et prouver sa viabilité technologique et économique. La production attendue est estimée entre 20 et 30 tonnes par an, soit de gros volumes qui devraient permettre une transposition industrielle rapide.
Et demain ?
Michelin, IFPEN et Axens visent une commercialisation mondiale de cette technologie en 2025. Fabriquer des caoutchoucs synthétiques sans ressource fossile est une innovation majeure et toutes les prédictions indiquent que les débouchés sont garantis. D’ores et déjà, Michelin prévoit d’intégrer dans ses pneus 40 % de matière première durable dès 2030. L’aventure du butadiène ne fait que commencer.